Notre voyage de mai 2013 a commencé par la Guadeloupe, bercée d'un côté par la mer des Caraïbes et battue de l'autre côté par l'océan Atlantique. L'île principale appelée KARUKERA en créole a la forme d'un gigantesque papillon végétal.

 Ce pays, il a fallu le temps de l'apprécier au contact de ses habitants, de partager avec eux leurs joies et leurs peines, de loger dans des gîtes ruraux ou si possible chez l'habitant comme nous avons eu la chance de pouvoir le faire.

 La carte postale des Antilles, c'est d'abord des plages de sable blanc, le soleil et la mer à perte de vue.




Mais c'est loin de se limiter à cela.

 C'est aussi un peuple attachant, une végétation luxuriante, une île grouillante et sonore de vie, des arômes à n'en plus finir, mais également, un peuple bouillonnant de colère devant la situation économique difficile ( 26% de chômage, la plupart de ces chômeurs sont des descendants directs des esclaves africains amenés sur l'île pour travailler dans les plantations de cannes à sucre )

 Il faut écouter, entendre, sentir, toucher, goûter...........pour bien s'imprégner de cette île languissante, généreuse, dont les habitants, si vous prenez le temps de les écouter vous apprendront mille et un secrets


D'abord, un peu de repérage. 

 L'île se divise en 2 parties : la haute terre plus propice à la culture avec une campagne et des champs de canne à sucre. Elle est bordée de plages mais aussi de falaises abruptes. 
A l'extrême est, la POINTE DES CHATEAUX fait penser à une côte bretonne. Les bourgs et les cultures vivrières se concentrent dans des vallons intérieurs.


En haute terre, notre point de chute était un lieu-dit " Le Poirier " à 4 km de SAINTE-ANNE. Ce bourg sait jouer de ses charmes pour quiconque rêve de gîtes accueillants, de marchés hauts en couleur, de " lolos " ( petits restos en bord de plage, ou de route ),de sa galerie artisanale. 
    Il faut pousser la curiosité plus loin et découvrir dans l'arrière-pays discret et peu fréquenté, les GRANDS-FONDS qui forment un labyrinthe étrange de monts ( appelés " mornes ") cultivés et de vallées encaissées.

Home sweet home.
 Henri notre propriétaire attentionné nous a accueillis avec toute la chaleur des îles.


Avec une vue imprenable




Au marché de Ste Anne

Dans les environs

Mais aussi ....


Une vallée des Grands Fonds

au milieu de nulle part.



Oui, tout n'est pas toujours rose pour les autochtones. Souvent, ils font plusieurs petits boulots pour arrondir les fins de mois. Dans les GRANDS FONDS, dans un petit bourg appelé DESHAUTEURS, nous avons fait la connaissance de FREDDY et sa famille qui tiennent entr'autre une kassaverie c'est-à dire une cahute où se perpétue le patrimoine culinaire caraïbe consistant dans la fabrication de kassav ( grosses crêpes de manioc aromatisées de noix de coco caramélisées ou de fromage selon le goût ) Cette tradition remonte aux ARAWAKS qui peuplaient les Caraïbes depuis le 14ème siècle.


LA KASSAVERIE DE FREDDY





Notre petit déjeuner du lendemain






Partout la nature offre ses merveilles et sa luxuriance et sa diversité.








Attention  DANGER






 arbre à pain







Toujours en Haute Terre, visite de SAINT-FRANCOIS, ce bourg qui affiche un double visage. D'abord, il s'agit d'un vieux village de pêcheurs avec son écheveau de maisons basses, de cases rustiques en bois et en tôle ( épargnées par le cyclone HUGO en 1989 ) resserré autour d'une charmante église et un peu plus loin, le marché aux poissons où 15.000 tonnes de ceux-ci sortent des flots chaque année.
Régulièrement, nous allions y chercher notre poisson pêché le jour même et grâce à un livre de recettes antillaises acheté avant notre départ, nous faisions d'excellents repas.











L'autre facette, bien moins intéressante pour nous, se situe autour de la marina avec ses boutiques de luxe, ses plages et sa mer émeraude, le quartier chic quoi!!

Galerie commerçante avec de nombreuses boutiques

Et à ne pas manquer le marché de Saint François





Avant de continuer avec vous le voyage, je voudrais vous faire partager des informations concernant LA CUISINE

La cuisine créole est avant tout un métissage de saveurs de plusieurs continents : le raffinement de la France, les parfums magiques de l'INDE, la force des saveurs africaines et la richesse des produits caraïbes.
Je résume ici les produits que nous avons utilisés ainsi que quelques recettes que nous avons réussies.


Au niveau du poisson, il foisonne la-bas : thazard ( poisson à chair ferme ), langouste, chatrou ( poulpe ), lambis ( gros escargots de mer servis en fricassée ), daurade coryphène et surtout les ouassous ( grosses crevettes d'eau douce qui ont un goût extraordinaire ) !!
Et bien sûr la saveur inégalable des nombreuses épices.


Lambi et crabe farcis.


Filet de thazard à la sauce mangue


Le dombré à la queue de porc


Pour les repas n'hésitez pas à vous arrêter dans un des nombreux petits restaurants appelés souvent "Lolos" 
A l'origine les lolos étaient de petites épiceries de quartier; c'est le tourisme qui a étendu la signification aux petits restaurants locaux.
Le Boucané  près de Ste Rose en Basse Terre
Près de Ste Anne



A Malendure



Nous avons momentanément quitté HAUTE TERRE pour BASSE TERRE car nous voulions traverser la forêt équatoriale.
Il y a une route qui la traverse en ligne droite, la bien nommée "Route de la traversée".

Cette route traverse les hauteurs de BASSE TERRE au milieu d'une forêt tropicale humide, sorte de jungle dense et bien préservée. Ce trajet donne l'occasion de  voir de près la forêt primaire de Guadeloupe telle qu'elle était quand les Européens débarquèrent au 17ème siècle. L'activité volcanique se manifeste épisodiquement par les réveils du volcan de la SOUFRIERE, la Vieille Dame qui culmine à 1467m.Sur les versants les paysans font pousser des arbres fruitiers, des bananes et un peu de café. Il y a dans cette forêt de magnifiques promenades à faire.




 



Après le col des MAMELLES, la route redescend vers la côte est de la Basse-Terre en offrant de très belles vues sur les versants, la plaine, et la mer des Caraïbes au loin.


Notre regard plonge vers BOUILLANTE (voir carte ) l'un des plus anciens bourgs de l'île. La grande richesse de ce bourg est comme son nom l'indique, ses sources d'eau chaude et la beauté de ses fonds marins que mon mari a pu apprécier en faisant de la plongée.






Je voulais faire une petite parenthèse à propos des ciels si beaux près de l'équateur









Nous revoilà en HAUTE TERRE, au départ de PORT-LOUIS ( voir carte ) pour une promenade en bateau à la découverte de la MANGROVE

Il s'agit d'une végétation apparemment impénétrable qui semble flotter sur l'eau. Celle-ci ressemble à un inextricable buisson d'arbustes emmêlés, où les mangliers, plus connus sous le nom de palétuviers, hissent leurs racines par-dessus la vase. Vase crissante de crabes, grouillante de poissons venus frayer et bourdonnante de moustiques. Les palétuviers, ces arbres qui semblent montés sur échasses y prospèrent  : leurs racines aériennes plongent dans un sol gorgé d'eau saumâtre.









En fin de journée les oiseaux se rassemblent sur cette île ( appelée île aux oiseaux ) pour y passer la nuit.













Il y a encore tant de promenades, de découvertes............mais je ne veux pas m'appesantir sur toutes ces merveilles.
Je conclus ici avec quelques photos qui représentent pour moi des émotions ressenties lors de nos balades antillaises
Merci à tous ceux qui ont partagé ces quelques souvenirs.






Cimetière en damiers de Morne-à-l'Eau


Il ne faut pas quitter la Guadeloupe sans avoir visité une rhumerie.





Un planteur (il paraît inoffensif mais !!!!)





Au revoir Gwada, terre de contrastes et de lumières